dimanche 14 décembre 2008

laurent gaudé

Mardi 9 decembre 08 Médiathèque: rencontre avec Laurent Gaudé.
Je suis tout d'abord surprise par sa loude tignasse. d'ailleurs il y passera les doigts plusieurs fois comme dans une forêt. cheveux plutôt blancs. Avec ce qu'il écrit on croirait un homme plus vieux, avec pas mal de recul et de sagesse.
Il présente un nouveau livre: La porte des enfers. Une histoire croisée autour de la vengeance; des tueries pour en laver d'autres.

en l'écoutant je me dis que peut-être il a des réponses à la spirale infernale de la violence. Comment arrêter sans que celui qui ne tue pas ne paraisse lâche? Comment peut il paraître plus fort que l'autre sans s'adonner à cette règle infernale?

La journaliste l'interroge sur la mort et le deuil qui frappent les familles. Ici, un enfant victime d'une balle perdue. Il avoue qu'il n'avait pas mesuré l'ampleur de ce questionnement: se relever d'un deuil, conception de l'après-mort et evidemment opinion surla religion. ex: le personnage descend dans les enfers que peut il y voir?
Après toutes ces reflexions, il a prévu que son ami le comédien lise une nouvelle de ce qu'il écrit en ce moment. une gourmandise pour l'éditeur, un tème qui le préoccupe pour l'écrivain; et pour le lecteur? 25 mn de phrases upper cuts. Les attentats qui tuent en Sicile le truand et le juge Falcone, raconté au futur. l'histoire est encore plus implacable.
Un long monologue sur l'intérêt de l'engagement, l'intérêt de provoquer et de briser la loi jusqu'à en mourir. Deux réponses:
au nom de la Sicile qu'on ne peut pas laisser à des mains qui la détruisent. Le territoire pour expliquer ce qu'il est, comme base de son identité.
L'action en accord avec ce qu'il est, il est fier de se regarder dans la glace parce qu'il se reconnaît.
alors oui, il va mourir. Mais la mort fait partie de la vie. L'explosion se produit à la sortie de l'appartement de sa mère. Il lui a rendu visite car il ne l'avait pas vue depuis si longtemps pour la proteger. en fait, protection de rien du tout mais malheur d'une mère privée de son fils. Il meur en bon fils qui n'a négligé aucun des siens; ses enfants sont encore vivants.
Il meurt en bon sicilien. Il meurt droit dans ses bottes, avec une vie en accord avec lui-même.

Après une lecture pareille personne n'a pris la parole. deceprion pour lui? Quel moment pour nous!

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